Didier Marcel

Matériaux divers, moteur électrique, 210 x 80 x 120 cm.

Notice

Didier Marcel est né en 1961. Il vit et travaille à Dijon. Après des études artistiques à Besançon et Paris, il passe une année à l’Institut national des hautes études en arts plastiques, sous la direction de Pontus Hulten, Sarkis et Daniel Buren. Il commence à exposer en 1988 et participe notamment aux Ateliers de l’ARC.

Depuis une quinzaine d’années, Didier Marcel développe un travail de sculpture dans lequel cohabitent des objets et des constructions tirés du réel, qu’il reproduit le plus souvent à échelle réduite ou dans d’autres matières.
S’appropriant des formes issues de l’architecture, de l’habitat ou de l’outillage, ainsi que des éléments naturels tels que des arbres ou des bottes de paille, il leur confère une nouvelle existence, autonome, en dehors de toute fonctionnalité.
Au fil du temps, les objets et les constructions spatiales laissent place à des maquettes, de plus en plus sophistiquées. Cabanes, abris, garages, architectures modestes et précaires, souvent à l’abandon, sont les modèles qui l’intéressent.

Dans Karting, il reproduit avec exactitude la tribune en préfabriqué d’une piste de kart repérée et photographiée à Sarrebruck. La tribune, miniaturisée, tourne sur un axe ; Didier Marcel inverse ainsi la fonction initiale de l’objet, qui marque le point de départ et d’arrivée des véhicules lors de leurs passages successifs.
Ce mouvement giratoire lent et perpétuel rappelle les stands des foires et des salons, où les produits sont ainsi mis en valeur. Mais dans cette juxtaposition affleure également un semblant de narration. La tribune prend l’aspect d’une guérite de surveillance, bien plus inquiétante que dans sa fonction initiale d’abri.

Le changement d’échelle permet au spectateur d’établir un rapport inédit à l’objet. Il peut l’envisager autrement, à la fois dans le détail, mais surtout comme un élément autonome, dans l’intégrité de sa forme, qui ne se donne jamais à voir dans le réel.
Par la maquette, Didier Marcel renoue avec les origines de ces modèles d’architectures industriels et vernaculaires, interroge leur devenir. Conçu dans un souci économique de rationalisation croissante de la production, le préfabriqué peuple les territoires ruraux et urbains depuis des décennies, il fait partie intégrante de notre paysage.

G. B.