- 16 h
L’Ordre, Jean-Daniel Pollet, 1973, 40 min
Face à la caméra, un lépreux grec, Raimondakis, raconte sa vie.
Il a vécu pendant de longues années à Spinalonga, une île au nord de la Crète, avec d’autres lépreux parqués là pour y mourir.
Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir, 2014, 28’
Un film du PEROU, réalisé par Sébastien Thiéry
Au petit matin du 3 avril 2013, en lisière de la Nationale 7 à Ris-Orangis, trois pelleteuses anéantissent un bidonville où vivaient 140 citoyens européens de nationalité roumaine. Ici-même depuis quatre mois, sous l’égide du PEROU (Pôle d’exploration des ressources urbaines), riverains et architectes avaient inlassablement construit, dansé, et transformé l’espace du bidonville comme les représentations qui s’y rapportent. La Mairie socialiste n’a cure de ce chantier manifeste et justifie les opérations de police par un arrêté d’expulsion pour « péril imminent ». Ce texte de huit pages transpire la phobie sécuritaire comme la névrose obsessionnelle : les excréments obnubilent, on y raconte que rien de ce qui est bâti ne saurait rester vaillant, et que le pire est immanquablement à venir. En ce qu’il singe le bon sens tout en promouvant la guerre à l’endroit même où c’est l’hospitalité qui devrait se conquérir, ce texte inouï nous ressemble, il porte nos traits. Sur fond noir de la destruction d’un espace où l’on chantait, dansait, faisait l’amour, riait et pleurait, le film Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir cherche à saisir ces traits, le visage de notre propre monstruosité.
Association loi 1901 fondée en septembre 2012, le PEROU (Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines) est un laboratoire de recherche-action sur la ville hostile conçu pour faire s’articuler action sociale et action architecturale en réponse au péril alentour, et renouveler ainsi savoirs et savoir-faire sur la question.
- 20 h
Atlantiques, Mati Diop, 2009, 15 min
À la nuit tombée, autour d’un feu, Serigne, jeune dakarois d’une vingtaine d’années, raconte à ses deux amis son odyssée clandestine.
C’est un film au service de la parole, qui, à la manière d’un poème sombre, recueille le récit épique de la traversée de l’Atlantique d’un jeune homme. À travers les mots de Serigne et ses amis, le film dresse le portrait d’une jeunesse sacrifiée. Les personnages du film voyagent entre passé, présent et futur, flottent entre vie et mort, vont, viennent et se perdent entre histoire et mythe.
194. Us, Children of the Camp,
Samer Salameh, 2017, 88 min
Samer a grandi en Syrie dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Moyen-Orient. En 2011, il est contraint de rejoindre l’armée de libération de la Palestine en Syrie, alors qu’à Damas, la révolution éclate. Il se met alors à filmer, puis ses amis à leur tour enregistrent tous les moments marquants de leur quotidien. D’une histoire personnelle, celle du réalisateur, sous forme de journal pêle-mêle, émerge peu à peu l’histoire d’un groupe d’amis, d’un quartier et d’un peuple apatride. Au gré des images volées au sein de l’armée, des scènes éclatantes de joie, des moments heureux, des témoignages de colère dans le tumulte des manifestations et de l’errance sur une terre aride à la recherche d’une échappatoire qui n’existe pas, le film avance vers une issue inéluctable.
Séance proposée dans le cadre du festival Visions d’exil, crée à l’initiative de l’atelier des artistes en exil.
Toute la programmation sur le site Les écrans documentaires
Espace Jean Vilar
1, rue Paul Signac, 94110 Arcueil
infos@lesecransdocumentaires.org
Plein Tarif : 5,20 €
Tarif réduit (étudiants, retraités, chômeurs) : 4,75 €