Journée d’étude

À LA LIMITE DES ÉMOTIONS - Les lieux d’exposition face aux vécus anodins

Vendredi 25 novembre, 9h30-17h30.

Programme conçu par l’association If It’s Good : Angela Blanc, Théodora Domenech et Géraldine Miquelot"

Inscription et renseignements :
reservation@macval.fr
Tél : 01 43 91 64 38 / 0143 91 64 23
Lieu : MAC VAL
Place de la Libération - 94400 Vitry-sur-Seine

Cette journée d’étude propose une réflexion collective sur les vécus affectifs considérés comme anodins et la place qu’ils occupent dans les lieux d’exposition, vus comme des espaces privilégiés de circulation des émotions. Ce programme est imaginé en dialogue avec l’exposition de la collection « À mains nues », actuellement au MAC VAL. Il prolonge une réflexion sur la visibilité donnée aux émotions peu spectaculaires, voire à peine perceptibles telles que l’ennui, l’agacement ou encore le plaisir niais… en partant de plusieurs questions : certaines émotions sont-elles plus nobles que d’autres ? À quelles conditions une émotion est-elle jugée digne d’intérêt ? À quelles conditions une émotion devient-elle tout simplement visible ?

Le titre À la limite des émotions souligne l’existence d’une frontière dans la perception de ces petites émotions, non nobles, qui innervent pourtant toutes nos activités. Un léger débordement peut révéler un trouble plus profond, autant individuel que collectif.

La journée d’étude est composée de deux tables rondes et de performances d’artistes. Elle s’est nourrie d’ateliers de réflexion portant sur les vécus anodins au sein du travail de médiation, avec l’équipe de conférenciers du MAC VAL et de professionnels d’autres institutions ou collectifs (CAC Brétigny, La Galerie-CAC Noisy-le-Sec, Frac Ile-de-France, Écomusée du Grand Orly Seine Bièvre, CCC OD de Tours, BIM-Bureau Indépendant de Médiation Culturelle, WOW…).

Les tables rondes seront articulées autour de deux axes : questionner la mise en scène des petites émotions dans une programmation artistique, et interroger ce qu’il y a derrière la scène, autrement dit la place de ces émotions dans les coulisses des lieux d’exposition.

Programme

—  9h30
Accueil café

—  10h-11h30
L’anodin mis en scène
Table ronde avec Camille Paulhan, Johanna Renard et Théodora Domenech (modératrice)
L’enjeu de ce premier échange est de croiser l’histoire des émotions avec l’histoire de l’art, pour faire apparaître le rôle central de la création artistique dans l’attention portée à ce que nous ressentons. Exposer, mettre en scène, amener des publics à vivre telles émotions plutôt que d’autres apporte une nouvelle lumière sur des émotions jugées, par ailleurs, peu dignes d’intérêt.

—  12h
Restitution des ateliers de travail autour de la médiation, par Géraldine Miquelot

—  12h15

© scomparo

Performance de Scomparo
Scomparo est plasticienne.
Elle réalise des installations, parfois sauvages, qui comprennent objets plastiques, dessins ou peintures, quelquefois accompagnées de performances et s’effectuent généralement dans un climat fictionnel. Entretenant avec les figurations plastique et littéraire un rapport privilégié, elle multiplie les angles de vue et les supports, et fabrique un autre espace, flottant et transversal.



—  14h-16h
Dans les coulisses
Table ronde avec Carla Adra, Adélaïde Blanc, Franck Balland et Angela Blanc (modératrice)
« Dans les coulisses » propose de mettre en lumière les anecdotes et les témoignages d’émotions fragiles et souvent dissimulées telles que la fatigue, la gêne, l’irritation, qui naissent à la fois dans les espaces d’expositions et dans le champ professionnel artistique. Il s’agit ici de penser les émotions comme des outils critiques pour interroger la responsabilité de l’institution dans la circulation de ces affects.

—  16h30

Performance de Ndayé Kouagou
« 4 chiens et une prune »
La performance « 4 chiens et une prune » est comme un petit corgi marron, mignon, gentil, ouvert aux autres et parfois ennuyant. Dans cette performance conversationnelle, Ndayé Kouagou place le public au centre de l’action et de l’attention. En posant des questions et en attendant que le public apporte des réponses, l’artiste ouvre des conversations essentielles et passionnantes, et cherche à répondre à des questions tout aussi essentielles et passionnantes, tel que « C’est mieux ici ou là-bas ? ».






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Biographies

—  Carla Adra est artiste. Son travail est nourri par des recherches en anthropologie, en psychanalyse et portant sur les pédagogies alternatives. En 2019, elle présente une œuvre évolutive intitulée Le bureau des pleurs à la 15e Biennale de Lyon, réalisée à partir de témoignages de vécus personnels. Elle prépare actuellement une œuvre conçue spécialement pour le 1er volet du projet « Le Grand Désenvoûtement », sous l’invitation de la commissaire Adélaïde Blanc. Elle a par ailleurs exposé au Frac Champagne-Ardenne (Reims), à la Fondation d’Entreprise Pernod Ricard à Paris et prochainement en collaboration avec le Marina Abramović Institute à Milan.

—  Franck Balland est critique d’art et commissaire d’exposition. Il a récemment curaté une exposition collective en trois volets intitulée « La Fatigue » à la galerie Florence Loewy. Il est actuellement responsable du développement culturel à la Fondation d’Entreprise Pernod Ricard. Il a travaillé dans de nombreuses institutions : l’Institut d’Art Contemporain à Villeurbanne, le Parc Saint-Léger à Pougues-les-Eaux, la galerie Marcelle Alix et le Palais de Tokyo, à Paris. Ancien membre du comité́ de rédaction de La belle revue, il a été́ publié dans différentes revues (Hors d’œuvre, zéroquatre, Semaine, El Flasherito, art press...) et catalogues.

—  Adélaïde Blanc est curatrice et coordinatrice de la direction artistique au Palais de Tokyo. Elle est commissaire d’expositions du premier volet, prévu en décembre 2022, du projet « Le Grand Désenvoûtement » initié par Guillaume Désanges au Palais de Tokyo, portant notamment sur la psychothérapie institutionnelle. Elle a curaté de nombreuses expositions, les plus récentes étant « Couper le vent en trois » des artistes Hélène Bertin et César Chevalier et « Les 20 ans du jardin aux habitantes » de Robert Milin. Elle a par ailleurs co-curaté la 15e Biennale de Lyon en 2019.

—  Angela Blanc est commissaire d’exposition. Diplômée d’un master en curating au Royal College of Art et de recherche à la Sorbonne, elle a travaillé en tant qu’assistante curator à Mimosa House, Londres, et au Palais de Tokyo. Depuis 2021, elle est chargée de mission arts visuels à l’Institut français du Royaume-Uni à Londres. En parallèle, elle co-organise les événements de la plateforme curatoriale et de recherche If It’s Good.

—  Théodora Domenech est docteure en philosophie, spécialisée en phénoménologie et enseignante à l’École Supérieure d’Art et de Design de Grenoble-Valence. Ses recherches portent sur l’influence de l’environnement numérique sur la vie affective et sur la construction du jugement esthétique. Elle réalise, par ailleurs, diverses activités curatoriales dont l’organisation, pendant trois ans, d’un salon mensuel de présentation d’artistes fxmmes. Elle co-organise les événements de la plateforme curatoriale et de recherche If It’s Good.

—  Ndayé Kouagou est un artiste et compositeur. Sa recherche plastique se déploie dans l’écriture, la sculpture et la performance. En 2021, il présente la performance Will you feel comfortable in My Corner ? au WIELS, Bruxelles, qui interroge l’expérience de confort et d’inconfort dans l’espace public et privé. La légitimité, la liberté et l’amour sont ses sujets de prédilection. Il a participé à la 7e Biennale d’Athènes en 2021 et exposé dans diverses institutions dont Ariel Feminism à Copenhague, Auto Italia South East à Londres et Lafayette Anticipations à Paris, où il a aussi lancé son projet d’édition YBR* (Young Black Romantics). Il est représenté par la galerie Nir Altman, à Munich.

—  Géraldine Miquelot est chercheuse et commissaire d’expositions indépendante. Après une thèse sur les pratiques de médiation dans les institutions d’art contemporain, elle poursuit ses réflexions sur le travail et les conditions de collaboration, visibles notamment sur son blog. Depuis 2022, elle dirige Art Boulot, organisme de formation et entreprise de conseil, consacré à l’accompagnement des professionnels de l’art dans la gestion de leur tâches administratives et organisationnelles. Elle co-organise les événements de la plateforme curatoriale et de recherche If It’s Good.

—  Camille Paulhan est historienne de l’art, critique d’art et enseignante à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon. Elle est l’auteure de Couper à travers les ronces, publié aux éditions Sombres Torrents en 2021, un essai portant sur les petites histoires entourant ses rencontres avec des œuvres d’art, et d’un entretien avec Esther Ferrer, publié aux éditions AWARE en 2022. Sa thèse de doctorat, soutenue en 2014, analyse l’usage par les artistes de matériaux périssables tels que les déchets, les aliments ou encore les fluides corporels, dans les 1960-1970.

—  Johanna Renard est historienne de l’art et enseignante à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Grenoble - Valence. Sa thèse, Un ennui radical. Yvonne Rainer, danse et cinéma, vient d’être publiée, en 2022, aux éditions De l’Incidence. Ses recherchent interrogent la politique des affects et l’histoire de l’art dans une perspective féministe et décoloniale. En avril 2019, elle co-organise notamment le colloque international « Affects, flux, fluides : représentations, histoires et politiques des émotions en arts » au sein du laboratoire ACCRA et de la Faculté des arts de l’Université de Strasbourg.

—  scomparo est artiste. Son travail se déploie sous la forme de performances au sein desquelles elle active de petits objets qu’elle glane, transforme et qui l’accompagnent en continu. Le mélange de formes narratives et de mise en espace crée des effets de décalages, entre conte et abstraction. Ses performances ont été présentées dans plusieurs lieux d’expositions tels que Plateformes en 2021, la galerie Journiac en 2020, ou à l’occasion du MAD5 (Multiple Art Days) en 2019, à Paris. Elles peuvent aussi avoir lieu de façon spontanée dans l’espace public.

If It’s Good est une plateforme curatoriale fondée sur une méthode féministe, collaborative et inclusive. Outre une attention portée sur la représentation des minorités politiques de genre, il s’agit de défendre une épistémologie engagée. Les événements organisés sont l’occasion de créer des espaces de partage de savoirs, tels des laboratoires de recherche éphémères et nomades, nourris des pensées féministes et critiques. Programmation conçue par Théodora Domenech, Géraldine Miquelot et Angela Blanc.