Pierre Ardouvin reconstitue une île déserte à partir d’éléments domestiques. Le linoléum y tient lieu de sable blanc, le porte-manteau perroquet de palmier, les néons évoquent les mers du Sud. Des antipodes au quotidien, le dépaysement n’est qu’une question de point de vue. Si l’assemblage invite au voyage en chambre, à l’évasion par la fiction, il révèle aussi le cliché, l’exotisme stéréotypé : le paysage de rêve est ici standardisé et préfabriqué. En jouant sur les formes et sur les mots (« Lille, l’île »), Pierre Ardouvin propose une métaphore du dépaysement.
Pierre Ardouvin
L’Île, 2007.
Installation : bois, linoléum imitation bois, porte-manteau, vêtements, néons colorés bleus, 193 x 540 x 323 cm.
Acquis avec le soutien du FRAM Île-de-France.
© Adagp, Paris 2011.
Photo © Jacques Faujour.