La biennale d’art contemporain de Kinshasa, Yango II, se conçoit comme un processus sur deux années, qui se déploie à travers des rencontres (réelles ou virtuelles), des ateliers, des expositions, et des publications.
« Kinshasa South Station » est le titre de la deuxième session d’ateliers de la Biennale Yango II et se tiendra au MAC VAL à Vitry Sur Seine.
Il s’agit désormais d’installer des stations, des points d’arrêt multipliant les résonances de la scène artistique congolaise à l’extérieur de la RDC, elle-même, et du continent africain.
Ce partenariat repose sur un parti pris artistique et social, qui se construit autour d’une convergence d’approches relatives aux politiques territoriales et à un ensemble de problématiques transversales qui travaillent le champ artistique à l’échelle globale (éclatement des écritures de l’histoire de l’art, luttes contre les discriminations, inégalités et justice sociale…).
Déplacer Kinshasa au MAC VAL, c’est aussi mettre en lumière une autre figuration symbolique, imaginaire des narrations, multiples, qui saisissent la France – pays d’Europe où la diaspora kino-congolaise est la plus nombreuse.
« Kinshasa South Station I, II », le site
Programme
- 14h Introduction par Sara Alonso Gómez et Yala Kisukidi.
- 14h30–16h Kinshasa Star Line.
Capitaine de compagnie : Yala Kisukidi
Avec : Michèle Magema (artiste), Léonard Pongo (artiste), Natasa Petresin (curatrice), Anne Querrien (revue Multitudes)
- 16h20 – 17h50 Pour une poétique des latitudes.
Chef de gare : Sara Alonso Gómez
Avec : Dominique Malaquais (Historienne de l’art, curatrice), Le peuple qui manque (artistes/curateurs), Iván Argote (artiste)
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Le mot des commissaires
« Kinshasa South Station » est le titre de la deuxième session d’ateliers de la Biennale Yango II. La première session, « Congo/graphies - cartes, images, métamorphoses » s’est tenue à Kinshasa du 4 au 6 février 2020. Son objectif visait à lancer les travaux conceptuels autour de la Biennale, en engageant la conversation entre artistes, chercheurs et acteurs culturels de la République démocratique du Congo (RDC) et de ses mondes diasporiques. Ces rencontres kinoises se sont effectuées dans des espaces emblématiques de la capitale nouant recherche, imagination et création, pour questionner les transformations de l’art contemporain dans le contexte congolais.
La deuxième session d’ateliers « Kinshasa South Station » se tient au MAC VAL à Vitry-sur-Seine (station 1). Il s’agit désormais d’installer des stations, des points d’arrêt multipliant les résonances de la scène artistique congolaise à l’extérieur de la RDC, elle-même, et du continent africain. Le signe « Congo », à travers les multiples voyages des diasporas congolaises dans le monde, s’incarne également dans l’espace francilien.
« Kinshasa South Station » est le nom d’une gare ferroviaire, dont la particularité n’est pas d’être un point fixe, mais bien plutôt un point qui tout en se déplaçant, se conçoit aussi comme un lieu d’arrivée. Une gare, mouvante, qui installe les Suds dans les Nords, et rappelle aux Nords la complexité de leurs liens (postcoloniaux, politiques, théoriques, économiques, artistiques…) avec les Suds. « Kinshasa South Station » accueille tous les voyageurs. Ce réseau de gares est géré par la compagnie « Kinshasa Star Line », compagnie du rail imaginaire, inspirée de la « Black Star Line », entreprise maritime transatlantique du XXe siècle fondée par Marcus Garvey, qui avait pour vocation de ramener les noirs des rives américaines sur le continent africain.
Dans les archives noires de la libération, les imaginaires ferroviaires (underground railroad…), nourrissent les récits de la libération. Ces récits ne mettent pas uniquement en tension le corps (muscles) et l’esprit (raison/imagination), mais engagent également un réseau d’images, de narrations qui ont pour centre les développements de la technique dès les débuts du capitalisme moderne.
« Kinshasa South Station 1 » est un premier arrêt de la Kinshasa Star Line (KSL), en Europe, avant le dépôt des voyageurs à Kinshasa-Gare Centrale, pour la Biennale Yango II qui se tiendra en septembre 2021 en République démocratique du Congo.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la KSL est particulièrement active. Un de ces objectifs est de rassembler, de permettre la communication des images et des idées malgré les contraintes à l’immobilité, les relocalisations, la multiplication des gestes-barrières qui fixent circulation et mouvement humains à l’échelle planétaire.
Lors des rencontres « Kinshasa South Station 1 », les discussions seront l’occasion de présenter le dernier numéro de la revue Multitudes qui propose une figuration textuelle de la KSL. Elles permettront de présenter les principes de la compagnie ferroviaire ainsi que les approches esthétiques, théoriques, politiques qu’elle entend véhiculer. Dans un contexte de pandémie, certes, mais aussi de montée de la haine et des replis dans le monde.
Sara Alonso Gómez et Yala Kisukidi
Interview de Michèle Magema et d’Iván Argote, deux artistes intervenants.tes des ateliers du 11 décembre
• Michèle Magema
Réalisée par Her Story dans le cadre de l’exposition« Tous, des sang-mêlés » qui s’est tenue au MAC VAL du 22 avril au 3 septembre 2017.
• Ivan Argote, à l’occasion d’une fabrique au MAC VAL
« Activissime ! (Cotonou) » cliquez ici
"Activissime ! est une série d’ateliers de protestation conçus avec des enfants de 4 à 8 ans.
Elle a débuté en 2011, lorsque le MAC VAL a invité Argote à développer des ateliers pour les enfants de 6 ans. À cette époque, l’artiste faisait des recherches sur le passé révolutionnaire de ses parents et a trouvé une vieille photographie où son père protestait avec des enfants contre les problèmes de la classe ouvrière.
S’inspirant de cela, Argote a décidé d’organiser des ateliers de protestation dans le musée, cette fois-ci, invitant les enfants à générer leurs propres slogans de protestation.
Activissime ! tente de développer des notions liées à la pensée critique à travers des jeux de langage et des démonstrations joyeuses. L’autonomisation de la voix et l’appropriation des espaces publics sont également encouragés.
Activissime ! a été réactivé plus de 30 fois dans différents lieux, en collaboration avec des écoles et des structures artistiques telles que des biennales, des musées, des centres d’art et des festivals de films dans différentes villes et pays depuis 2011.
La Plaza del Chafleo, 2018, 16’07’’ cliquez ici
Ce film est une proposition d’une place publique imaginaire qui porterait le nom du verbe « chaffler », un verbe imaginaire, un néologisme. L’idée est de proposer un nouveau verbe en guide de monument à cette place, verbe qui prendrait lentement sens en fonctiond e l’usage des lieux ; par exemple, si les gens viennent pour s’embrasser, « chaffler » signifierait « s’embrasser », si les gens viennent protester, « chaffler » signifierait « protester ». Le film commence alors à spéculer sur ce que pourrait être le « chaffle », et à travers cela, il génère différentes questions sur notre usage symbolique et physique de l’espace public.
• Fondateurs et directeurs artistiques de la structure curatoriale Le peuple qui manque, Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós interviendront lors d’une table ronde autour de l’épisode 4/4 de la série Les Impatients.
Les Impatients, 8min, cliquez ici
Season 1 Episode 4
A Debt of Times – Dakar
Atelier mené au MAC VAL du 27 au 29 octobre 2020, par Yannos Majestikos diplômé en architecture intérieure des Beaux-Arts de Kinshasa.
Yannos Majestikos a développé une pratique performative dans l’espace public d’abord à Kinshasa, sa ville natale, puis en France à partir de 2018.
Pour chaque performance il crée un personnage dont le costume est systématiquement fabriqué à partir de matériaux usagés, aussi bien industriels qu’organiques. Le rapport à la consommation et à la nature mais également l’évocation de l’histoire coloniale et de son héritage contemporain nourrissent ses performances engagées.
Dans le cadre du partenariat avec l’atelier des artistes en exil (l’aa-e), Yannos Majestikos a proposé aux enfants d’inventer un personnage, conçu en écho aux thématiques de l’exposition « Le vent se lève ».
Nous vous donnons rendez-vous le samedi 15 mai 2021 pour la suite de la Biennale de Kinshasa au MAC VAL à l’occasion de la Nuit des musées.