Simon Starling

THEREHERETHENTHERE «oeuvres 1997–2009»
18 septembre – 27 décembre 2009

Le projet « THEREHERETHENTHERE » se déploie en deux épisodes, autonomes, et néanmoins pensés globalement. L’un, au MAC VAL, sous-titré « œuvres 1997 – 2009 », l’autre, « la Source », au centre d’art Parc Saint Léger, à Pouguesles-Eaux. Le titre, commun aux deux expositions, énigmatique s’il en est, dont l’équivalent français serait : ILYAICI / LÀPUISLÀ / ICI, donne le ton (...)

Mot du commissaire de l’exposition

Notre histoire avec Simon Starling a débuté avec son exposition « Autoxylopyrocycloboros » (2007) (du cycle Zones de Productivités Concertées qui se proposait d’envisager l’art à l’aune des questionnements économiques).Nous avons souhaité aller plus loin et poursuivre cette collaboration en invitant cet artiste reconnu sur la scène internationale à investir la salle dévolue aux expositions temporaires pour une première exposition monographique importante en France.

Le projet « THEREHERETHENTHERE » se déploie en deux épisodes, autonomes,et néanmoins pensés globalement. L’un, au MAC VAL, sous-titré « œuvres1997 – 2009 », l’autre, « la Source », au centre d’art Parc Saint Léger, à Pouguesles-Eaux. Le titre, commun aux deux expositions, énigmatique s’il en est, dont l’équivalent français serait : ILYAICI / LÀPUISLÀ / ICI, donne le ton. Il est constitué d’un conglomérat de déictiques, ces indicateurs linguistiques de temporalité et de localisation dont les significations dépendent intégralement du locuteur et des situations de communication.

Au MAC VAL, une dizaine d’œuvres propose une déambulation tout en répliques, reprises, rappels et échos. Tout l’œuvre de Simon Starling est processuel. Il est construit de déplacements, de parcours, d’histoires, de transformations, d’hybridations, de reproductions, d’échanges, de cycles, de rencontres impensées, de mélanges de genres, temporalités et techniques…

Quelles qu’en soient leurs envergures, les épopées de Simon Starling mettent en scène des gestes de modification. Il élabore une cartographie du réel teintée d’humour, de gravité, de poésie, avec un rien de romantisme. Une des caractéristiques essentielles de l’œuvre de Simon Starling tient à cette capacité de s’inscrire dans une histoire des formes, et peut-être plus particulièrement celle de la sculpture, tout en s’ancrant dans des réalités artistiques, politiques, sociales, économiques, historiques, géographiques…

Il développe véritablement toute une poétique de la narration et du process. Entre gestes – au sens comportemental – et Geste – au sens littéraire, ces œuvres ne sont en aucun cas univoques. Elles défont et refont, déconstruisent et reconstruisent le monde, donnant à percevoir quelque chose de la complexité du réel.

Frank Lamy

Présentation

L’un des artistes britanniques les plus audacieux de la scène internationale, Simon Starling occupe une place de choix dans cette rentrée artistique. Avec un double projet, qui s’étend du MAC VAL à Vitry-sur-Seine au centre d’art du Parc Saint- Léger, le lauréat 2005 du Turner Prize conçoit, en deux volets, sa première grande exposition monographique en France. Profitant des deux espaces, il poursuit un travail centré sur les transformations, les métamorphoses, créant de nouvelles circulations, du matériau à l’objet et de la substance à la forme, ou encore d’ un lieu à l’autre.

Simon Starling, passé maître dans l’art de la ré-interprétation, livre en toile de fond une nouvelle analyse de notre société, en pointant les conséquences écologiques, économiques et culturelles des phénomènes de déplacements induits par la mondialisation : cette exposition, initiée conjointement par le MAC VAL et le Parc Saint-Léger est d’ores et déjà très attendue par le public français !
Depuis plus d’une quinzaine d’année, Simon Starling revisite l’histoire des formes et questionne les notions de valeur, de fabrication et de statut des objets. Ses sculptures, installations et voyages s’articulent autour d’actes de transformations et d’hybridations, d’actions de déplacement et d’interventions in situ. Décomposant méthodiquement matériau et contexte, Simon Starling réorganise des liens inattendus entre des domaines sans affinités apparentes, aux temporalités lointaines.
Pour sa première exposition monographique en France, organisée en deux volets, l’artiste développe ses réflexions, qui sont au vif de l’actualité.

Au musée d’art contemporain du Val-de-Marne, la scénographie de l’exposition se bâtit sur le principe même de la transformation jouant avec l’image et son double. Une chose en entraînant toujours une autre et fort de ce principe moteur, Simon Starling pratique le déplacement comme socle de son travail. Des traces documentaires et fictionnelles sont mises en scène et se retrouvent mélangées à son travail d’archives encyclopédiques qui réussit la prouesse de ne jamais être ni didactique, ni entêtant. La structure narrative qui cheville l’ossature de l’exposition est loin de se dérouler avec linéarité – mais répond plutôt au principe de ré-interprétation et permet de matérialiser le cheminement de l’artiste. Ainsi les visiteurs sont-ils guidés dans un univers poétique, permettant de dépasser l’apparente austérité de son travail. Dans un jeu de poupées russes combiné à un exercice de mise en abîme, le parcours du MAC VAL surprend au gré des œuvres, révélant des facettes inédites du travail de Simon Starling – le visiteur quant à lui emprunte le chemin de la ré-interprétation pour tenter de saisir un sens toujours en fuite. Que ce soit dans les espaces du musée ou dans ceux du Parc Saint-Léger, qui accueillent un second volet du projet, l’artiste met en scène des objets reliques. Son art contextuel provoque systématiquement la naissance d’une forme narrative, les œuvres sont intimement liées aux histoires auxquelles elles sont associées. Rock Raft, Flaga ou encore Three White Desks portent en elles des histoires qui leur sont propres. Starling parvient à remodeler le contexte même de ces histoires et notre expérience en est soudain bouleversée.

Œuvres

Eléments biographiques

Simon Starling est né en 1967 à Epsom en Angleterre.

Il étudie d’abord à la Nottingham Polytechnic (1987-1990), puis à la Glasgow School of Art (1990- 1992).

Lauréat du très convoité Turner Prize en 2005, il a exposé notamment au Modern Institute (Glasgow), au Power Plant (Toronto), au MASS MoCA (Massachusetts), au Solomon R. Guggenheim Museum (New York), à la Temporäre Kunsthalle (Berlin), à la Galleria Franco Noero (Turin) et, très prochainement, à l’Hiroshima City Museum of Contemporary Art.

Il a également participé à de nombreuses biennales, notamment celles de Venise (2003 et 2009), Lyon (2007) et São Paulo (2004), ainsi qu’à la Tate Triennale (« Altermodern », Londres, 2009).

Il vit aujourd’hui entre Copenhague, Glasgow et Berlin.