2025

« The Other Me »

Projet de l’artiste Johanna Benaïnous en coopération avec les élèves de 3e du collège La Guinette à Villecresnes

Décembre 2024 - avril 2025

L’artiste Johanna Benaïnous a accompagné les élèves d’une classe de 3e dans un atelier créatif (workshop) sur la question de l’identité, à travers la photographie. Il s’agissait de leur faire découvrir les multiples facettes de la création tout en les invitant à s’interroger sur leur rapport à l’identité, à l’image de soi et à l’altérité. Au fil des séances, chaque élève était invité à imaginer et à incarner un personnage fictif. Par l’écriture et le dessin, ils ont esquissé ces alter ego — une version différente mais possible d’eux-mêmes — en définissant la personnalité de ce double : Goûts ? Caractère ? Vêtements ? Nom ? Sentiments ?

Avec l’accompagnement de l’artiste, les élèves ont rassemblé les éléments de costume — tous issus de vêtements et accessoires de seconde main — en lien avec l’univers de leur personnage. Cette exploration, entre fiction et réalité, les a amenés à se confronter à l’image que l’on donne et à la liberté de devenir un autre à travers l’autoportrait. L’élève devient donc artiste et œuvre porteur d’histoire. Le jour du shooting au MAC VAL, une styliste et une maquilleuse-coiffeuse les ont accompagnés dans leur transformation. La séance photo, menée par l’artiste dans des conditions quasi professionnelles, a poussé chaque élève à incarner pleinement son personnage, en travaillant l’émotion derrière la posture, le regard, l’attitude. La série de portraits qui en résulte compose une galerie de 21 identités imaginaires, chacune accompagnée d’un texte écrit par les élèves, et d’une musique qu’ils ont choisie. Finalement, « Je est un autre » : il est « sportif » « préfère la nature à la foule » « veut devenir styliste à New York » « aimerait devenir la plus grande des guitaristes » « veut surmonter ses doutes pour réaliser ses rêves » « C’est difficile pour elle de se faire des ami(e)s »

Pour aller plus loin consultez le site des artistes Elsa and Johanna.

L’Arbre aux corbeaux de Friedrich

Arnaud Tételin avec les CM2 de l’école élémentaire Ferdinand Buisson de Montgeron.

De novembre 2024 à mai 2025.

Ici, le tableau vivant de l’œuvre L’Arbre aux corbeaux de Friedrich (1822) par Sacha, Sana, Eden et Alexandra.

Arnaud Tételin a un projet ambitieux : réinterpréter les genres et leur hiérarchie. Accompagné des élèves de la classe de CM2, ils questionnent le classement "institutionnel" des œuvres d’art établi par Félibien en 1667 et s’approprient différentes œuvres de tous les genres pour les réinterpréter à travers des tableaux vivants. Pendant ces présentations, les élèves jouent différents rôles : artistes, scénographes, techniciens mais aussi médiateurs. Ils s’interrogent tout d’abord : qu’est-ce qu’un tableau vivant ? Quelle est la fonction des œuvres ? Que racontent-elles ? Si cette œuvre était créée aujourd’hui, serait-elle identique ? Que pourrait-elle illustrer ou dénoncer aujourd’hui ? Puis, ils s’approprient et détournement les œuvres de leur sens premier en écrivant un scénario qui mettrait en avant une forme de morale tirée de l’œuvre. Ils accompagnent cette mise en scène par la rédaction de cartels explicatifs, s’interrogeant sur la réflexion de la hiérarchie des genres aujourd’hui. Enfin, la mise en scène finale s’est effectuée au Carré d’art de Montgeron au sein de l’espace d’exposition. Cela a permis aux élèves de découvrir les enjeux de la médiation artistique à travers l’exploration des émotions liées aux œuvres et d’endosser plusieurs rôles liés à une exposition.

Voici les œuvres accompagnées des morales des élèves :

—   Les époux Arnolfini, 1434, Jan Van Eyck : « On n’a pas la même attitude quand on est observé que dans l’intimité. Donc, ne vous fiez pas toujours aux apparences ! »
—   La Joconde, 1503, Léonard de Vinci : une discussion sur la jeunesse et l’immortalité
—   Le Tricheur à l’as de Carreau, 1636-1638, Georges de La Tour : « De tout temps, les jeux d’argent ont amené la tricherie et les ennuis. Cela n’a pas changé. Sauf qu’aujourd’hui, il y en a partout : casino, internet… Donc prudence ! »
—   Grande Vanité, 1641, Sébastien Stoskopff : une mise en scène sur la préciosité des souvenirs
—   La Jeune Fille à la perle, 1665, Johannes Vermeer : un jeu vidéo autour d’une quête de la perle
—   Marie-Antoinette à la rose, 1783, Élisabeth Vigée Le Brun : mise en scène sur l’orgueil
—   Le serment des Horaces, 1784, Jacques-Louis David : l’importance de la paix et la violence des combats
—   La Mort de Socrate, 1787, Jacques-Louis David : l’importance des fake news à travers Socrate annonçant la fin du monde qu’il a vu sur une vidéo Tik Tok
—   L’arbre aux corbeaux, 1822, Caspar David Friedrich : mise en avant du soin accordé à la nature par les Hommes
—   Les âges de la vie, 1834, Caspar David Friedrich : « Notre message est qu’il est important de profiter des gens tant qu’ils sont encore là ! »
—   Nature morte aux Oignons, 1896-1898, Paul Cézanne : une rencontre de deux personnages autour d’une soupe à l’oignon…

« Lire et écrire au musée »

Projet de Claire Beret

Janvier à mai 2025.

Restitution publique de la classe de CM2 de Monsieur Belling de l’école élémentaire Maurice Thorez B de B (Ivry-sur-Seine).

Pour la première fois cette année au MAC VAL s’est porté en coopération avec le musée, le projet d’écriture de l’autrice Claire Beret « Lire et écrire au musée » avec les classes de CM2, 4e B et D du collège Paul Bert (Cachan) encadrés par leur professeure Madame Wajeman ainsi que les lycéens du lycée Chaptal du 8e arrondissement de Paris. L’autrice, dont le roman publié en 2019 Rien n’est noir met en scène Frida Kahlo et Diego Rivera, a reçu le grand prix des lectrices de Elle 2020. Elle partage aujourd’hui à travers cette œuvre l’importance de la parole des jeunes au musée, créant ainsi les conditions d’une relation étroite à l’œuvre. Le concept est simple : Apprendre à lire une œuvre, à la décrire pour mieux en parler ! Plus que jamais, le musée s’affirme comme lieu de transmission des savoirs mais aussi comme lieu où naît et se développe l’expression. Tout d’abord, les élèves découvrent l’œuvre, l’observent et la décrivent (composition, lumière, cadrage). Puis se déroule un travail de documentation autour de l’œuvre, de l’artiste qui permet la création de cinq cartels illustrant cinq genres, où l’aspect interprétatif est mis en jeu. L’artiste a également proposé aux élèves de 4e d’imaginer une histoire mêlant réalité et fiction autour de l’œuvre choisie. Enfin, les élèves de CM1 et CM2 se sont esquissés à un concours d’éloquence « Lettres aux enfants d’aujourd’hui ».

Dans sa continuité, une masterclasse d’écriture avec certains élèves s’est organisée pour apprendre à « croquer » une œuvre avec les mots. Ils se sont investis dans un chantier d’écriture collective, au sein duquel ils ont scénarisé leurs prises de voix. Chaque séquence prend une forme d’un entretien, d’un article de journal (Bateke-Œuvre absente de l’exposition pour cause de restauration), d’un portrait fictionnel (L’aigle), d’un carnet intime (Flower), d’une carte postale (L’orage), d’un récit de vie (Love me tender). Ces pistes sonores, basées sur des œuvres de la collection permanente « Le genre idéal », sont diffusées dans les audioguides du musée et via des QR codes pour le projet « Eloquence au musée ». Elles ont été mises en valeur par la radio scolaire Radio Cartable d’Ivry-sur-Seine (89.4 FM) le 20 mars et le 22 mai 2025. Finalement, deux conférences performées leurs ont été présentées par la conférencière Morgane Baffier sur « Qu’est-ce qu’une conférence, au juste ? Et pourquoi confère-t-elle à celui ou celle qui la donne l’aura de l’experte ? » à travers les figures de Steve Jobs et de Tony Robbins et une seconde sur le minimalisme et le maximalisme dans l’histoire de l’art de Marie Kondo à Léna Situations.

« Paysage à tisser, paysage sensible »

Projet de Lucie Douriaud et les élèves de 3e du Collège Danielle Casanova de Vitry-sur-Seine

Mai à juin 2025

Au départ de ce projet, un roman de Valentine Goby, L’île haute, publié en 2022. Etudié par leur professeur en cours, les élèves se sont appropriés ce roman qui conte le parcours initiatique d’un garçon de douze ans des Batignolles, Vadim, voyageant dans les montagnes enneigées. Le roman témoigne de la transformation intérieure du jeune garçon à travers la beauté subjuguante de la nature et sa force, exploitant ainsi une approche poétique du paysage sensible. Suite à cela, à travers l’univers poétique de l’artiste Lucie Douriaud, ils ont pu engager un projet autour de cette notion de paysage, l’un des cinq genres mis en scène dans l’exposition « Le genre idéal ». Les paysages décrits par Vadim entrent en résonnance avec la vision du paysage de Lucie Douriaud, incarnant une « troisième nature » qui constitue cette ambivalence entre la nature et l’action humaine, et résonne également avec la section dédiée de la collection du MAC VAL, rebaptisée « Les horizons », où ce sont les gestes qui font paysage.

Les élèves ont tout d’abord recyclé des T-shirts en jersey, de la matériauthèque de l’artiste, pour créer des bobines de fils. Ce processus créatif est fondé sur la transformation d’objets du quotidien, issus d’un recyclage méthodique, produisant ainsi de nouvelles formes sérielles et de nouveaux volumes articulés à l’échelle de l’espace. Ils ont ensuite fabriqué des métiers à tisser de différentes tailles en bois et clous, exposés en regard de l’œuvre. Aux gestes de martellement ont suivi les gestes de tissage et de nouage, pour constituer in fine une installation collective évoquant le manteau blanc d’un paysage montagneux. Finalement, leurs œuvres traduisent les expériences de certains paysages et propose une nouvelle façon de construire un dialogue entre ces émotions.

Pour aller plus loin consultez le site de Lucie Douriaud

« Tous ensemble »

Iris MEDEIROS
Avec les jeunes en situation de handicap de l’Institut Médico Pédagogique de Montrouge
Atelier danse/arts plastiques 2020-2025

L’Institut Médico Pédagogique (IMP) est un établissement en semi-internat qui accueille des enfants et des adolescents en situation de handicap. A travers de différents partenariats, les jeunes participent à des projets inclusifs et stimulants, où les élèves sont encouragés à développer leur potentiel artistique et social.

Depuis 2020, un projet au long cours a été entrepris avec Iris Medeiros, artiste et conférencière au MAC VAL. Elle accompagne ce groupe depuis plusieurs années afin de leur permettre d’expérimenter une pratique artistique différente chaque année.

Au fur et à mesure l’exigence et le type de proposition a évolué. Depuis 2 ans, ils s’investissent dans des stages visant à être sensibilisés à différents gestes professionnels et métiers. C’est dans ce cadre que la photographie et la vidéo ont été choisies comme médium de travail.
Ces ateliers leur ont permis de valoriser des compétences prédictives de réussite (écriture, compétence langagière) et de travailler la précision, la mémoire, l’observation et le détail.

En 2025, l’artiste crée avec les jeunes une vidéo élaboré dans le cadre de l’anniversaire des 20 ans du musée.