« Émoi & moi »

Exposition collective
Du 23 février au 19 mai 2013
Vernissage le vendredi 22 février à partir de 18h30

Répondant à l’exposition « Situation(s) [48°47’34’’ N / 2°23’14’’ E] » présentée au MAC VAL du 30 juin au 26 septembre 2012, qui plaçait l’artiste au cœur du monde et révélant ses différents états, « Émoi & moi » renverse ce positionnement. Il est question d’états intérieurs et introspectifs poursuivant et prolongeant l’accrochage thématique de la collection en cours autour de l’artiste visionnaire.

Présentation

« Émoi & moi » ou l’introspection comme force motrice

Pour sa première exposition temporaire de l’année 2013, le MAC VAL réunit, sous l’intitulé « Émoi & moi », des œuvres d’une quinzaine d’artistes qui font de l’introspection une force motrice. Ou comment être au monde, et porter un regard aigu sur le réel à partir de soi. Jouant avec et tordant le cou à l’idée que l’art serait l’expression d’une intériorité, cette exposition construit une réflexion sur ce qui pourrait s’appeler une archéologie du moi. Comment donner forme à l’impalpable, à l’irrationnel, à l’invisible, aux émotions, à la fugacité des instants passés ? Si élaborer des espaces mentaux est une des tâches de l’art, comment les représenter ? Cette difficulté, voire cette impossibilité, se donne comme une dynamique fertile dans les œuvres réunies qui permet de poser les questions essentielles : qu’est-ce qu’un Sujet ? Comment se construit-il ? Qu’est ce que le travail de l’art ? Comment les artistes jouent-ils de l’interface entre soi et le monde ?

Pour répondre à ces questionnements, Frank Lamy propose une sélection d’œuvres singulières d’artistes d’origines et de générations différentes : les Cellules d’Absalon déroulent une réflexion autour de l’inscription d’un corps dans un espace, entre enfermement et intimité. Ses maquettes jouent pleinement de la dimension projective de toute œuvre d’art et fonctionnent comme des « propositions d’habitation ». Pierre Buraglio ancre sa mise en question des moyens de la peinture dans une approche autobiographique. Avec le Mémento caviardé, c’est l’activité de toute une année qui sert de point de départ à cette composition plastique. Pascal Convert, poursuivant ses interrogations sur la représentation et la fabrique des images, se livre avec sa Chambre du sommeil à une mise en forme de son activité cérébrale durant une nuit de 1991. Simon English dresse, avec ses dessins, une sorte de cartographie mentale, à la recherche des souvenirs perdus et des instants fugaces, entre Beatrix Potter et culture rock’n roll. Alexandre Gérard, dans l’œuvre Nocturnal, tente de comprendre sa somniloquie. Pierre Joseph reconstruit le réel et ses représentations à l’aune de ses usages idiosyncrasiques.
Avec Joris Lacoste, c’est d’hypnose dont il est question. Laura Lamiel, quant à elle, combine et agence sans cesse ses Figures, véritable remise en jeu d’espaces mentaux. Dominik Lang, à travers la série « Sleeping city », questionne l’idée même d’héritage : que faire avec ce que nous laissent nos prédécesseurs ? L’aliment Blanc de Robert Malaval agit comme une métaphore des forces obscures et psychotiques qui recouvrent le monde et font exploser le réel. Annette Messager, entre collection de signatures et de châteaux en Espagne, met en crise l’idée de l’unicité du sujet et l’affirme comme construction sociale écartelée entre différentes instances. Les Objets de prémonition de Daniel Pommereulle, entre cruauté et agressivité, proposent un regard pour le moins sombre sur l’avenir. Les Psycho-objets de Jean-Pierre Raynaud se nourrissent de références personnelles et symboliques mettant en tension leur charge émotive et obsessionnelle. Tout l’œuvre de Tatiana Trouvé métaphorise les mécaniques cérébrales dans une approche tant psychanalytique qu’énergétique.
La série des « Self portrait » de Mark Wallinger affirme l’existence du Sujet, polymorphe et écartelé, comme matière même de l’art. Point de départ de l’exposition, le film Dancing de Patrick Mario Bernard, Xavier Brillat et Pierre Trividic - programmé au MAC VAL le 7 avril 2013 -, répond en partie aux questions soulevées, éclairant une réflexion sur l’art et plus généralement sur la place de l’irrationnel dans le paysage intérieur des individus et dans leur vie quotidienne.

« Émoi & moi » s’inscrit dans la continuité de l’exposition « Situation(s) 48°47’34’’N/2°23’14’’E » présentée au MAC VAL à l’été 2012, où s’est développée une réflexion autour d’un appel à des « Êtres au monde » résistants et agissants, tournés vers l’Autre, mais cette fois-ci en prenant le contre pied de la proposition. Partant de l’intériorité et de la construction sociale de l’artiste en tant qu’individu, l’exposition propose plusieurs pistes de retranscription des états intérieurs pour donner vie aux espaces de projections mentales. Cette nouvelle exposition temporaire du MAC VAL est également pensée pour entrer en résonance avec le cinquième accrochage des œuvres de la collection, qui, sous le titre de « Vivement demain », explore le mythe de l’artiste visionnaire.

Vues d’exposition

Mot du commissaire de l’exposition

En résonance avec le cinquième accrochage des œuvres de la collection, qui, sous le titre de « Vivement demain », explore le mythe de l’artiste visionnaire, « Émoi & moi » s’inscrit dans la continuité de l’exposition collective « Situation(s) [48°47’34’’N/2°23’14’’ E] »* où s’est développée une réflexion autour d’un appel à des « Êtres au monde » résistants et agissants, tournés vers l’Autre. « Émoi & moi » renverse la perspective et réunit des œuvres qui font de l’introspection une force motrice. Usant de métaphores, les artistes réunis ici développent des stratégies d’expression pour habiter le monde.

Les Cellules d’Absalon déroulent une réflexion autour de l’inscription d’un corps générique dans un espace, un habitacle célibataire, entre enfermement et protection, repli sur soi (capsulaire, monacal, carcéral, foetal…). Les maquettes présentées jouent pleinement de la dimension projective de toute œuvre d’art et fonctionnent comme des « propositions d’habitation ».
Pierre Buraglio ancre sa mise en question des moyens de la peinture dans une approche autobiographique, teintée de souvenirs. Avec le Mémento caviardé, c’est l’activité de toute une année qui sert de point de départ à cette composition plastique. Toute une intimité est ainsi exhibée mais cachée dans un même mouvement.
Pascal Convert, poursuivant ses interrogations sur la représentation et la fabrique des images, se livre avec sa Chambre de sommeil à une mise en forme (une mise en lieu) de son activité cérébrale et physiologique durant une nuit de 1991, relevé graphique d’un espace inconnu, d’un intérieur impensable.
Simon English dresse, avec ses dessins, une sorte de cartographie mentale, à la recherche de souvenirs perdus et d’instants fugaces. Fantasmes, énervements, joies, lapsus, ratages, associations, obsessions… se combinent à l’infini, en un territoire mouvant, théâtre d’ombre où rien n’est certain.
Dans Nocturnal, Alexandre Gérard, traquant les failles du réel, tente de comprendre sa somniloquie. Enregistrements et transcriptions/traductions sont les outils de cette entreprise « idiote » et analytique de dévoilement.
Pierre Joseph dé/re-construit le réel et ses représentations à l’aune des usages idiosyncrasiques. Il met en crise la validité des systèmes et outils de mise en forme du monde.
Avec Joris Lacoste, c’est d’hypnose et de performativité de la parole dont il est question. Ses rêves préparés gisent à tout jamais dans la mémoire de leurs possesseurs.
Laura Lamiel, quant à elle, combine et agence sans cesse ses Figures, véritable remise en jeu/mise en abyme (en exposition) d’espaces mentaux où se développe toute une matériologie poétique singulière et mystérieuse.
Avec The Lovers, Dominik Lang poursuit son questionnement de l’idée même d’héritage, dans un dialogue intergénérationnel personnel et artistique.
L’Aliment Blanc de Robert Malaval agit comme une métaphore des forces obscures, obsessionnelles et névrotiques qui recouvrent le monde et font ex/im-ploser le réel, entre grouillement et envahissement. Annette Messager, entre collection de signatures et de châteaux en Espagne, met en crise l’idée de l’unicité du sujet et l’affirme comme construction sociale écartelée entre différentes instances.
Les Objets de prémonition de Daniel Pommereulle, entre séduction et agressivité, portent un regard pour le moins aigu et tranchant sur l’activité artistique.
Les Psycho-objets de Jean-Pierre Raynaud se nourrissent de références personnelles et symboliques mettant en tension leur charge émotive et obsessionnelle, leur potentiel psychique intime.
Tout l’œuvre de Tatiana Trouvé métaphorise les mécaniques cérébrales dans une approche tant psychanalytique qu’énergétique. Ça circule dans ces reconfigurations d’espaces rhizomatiques. Wallinger affirme l’existence du Sujet, du « JE », polymorphe et écartelé, comme matière même de l’art, interrogeant par la même occasion la performativité de l’énonciation. Qui dit JE ?
Point de départ de l’exposition, le film Dancing, de Patrick Mario Bernard, Xavier Brillat, Pierre Tridivic (diffusé le 7 avril), articule une méditation autour du travail de l’art à l’aune de l’irrationnel. Réalité et fiction s’entremêlent dans ce film fantastique construit autour de la figure du double.

Jouant avec et tordant le cou à l’idée que l’art serait l’expression d’une intériorité, questionnant cette idée même d’intériorité, cette exposition construit une réflexion sur ce qui pourrait s’appeler une archéologie du « je ». Comment donner forme à l’impalpable, à l’irrationnel, à l’invisible, aux émotions, à la fugacité des instants passés ? Si élaborer des espaces mentaux est une des taches de l’art, comment les représenter ? Cette difficulté, voire cette impossibilité, se donne comme une dynamique fertile dans les œuvres réunies qui permet de poser la question essentielle : qu’est-ce qu’un Sujet ? Comment se construit-il ? Qu’est-ce que le travail de l’art ? Comment les artistes jouent-ils de l’interface entre soi et le monde ?

Frank Lamy.

Petit journal

«  Émoi & moi  »
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Artistes de l’exposition

—  Absalon
né en 1964 et décédé à Paris en 1993

—  Pierre Buraglio
né en 1939, vit et travaille à Maisons-Alfort

—  Pascal Convert
né en 1957, vit et travaille à Biarritz

—  Simon English
né en 1959, vit et travaille à Londres

—  Alexandre Gérard
né en 1975, vit et travaille à Marseille

—  Pierre Joseph
né en 1965, vit et travaille à Paris

—  Joris Lacoste
né en 1973, vit et travaille à Paris

—  Laura Lamiel
née en 1948, vit et travaille à Paris

—  Dominik Lang
né en 1980, vit et travaille à Prague

—  Robert Malaval
né en 1937 et décédé en 1980 à Paris

—  Annette Messager
née en 1943, vit et travaille à Malakoff

—  Daniel Pommereulle
né en 1937 et décédé en 2003 à Paris

—  Jean-Pierre Raynaud
né en 1939, vit et travaille à La Garenne-Colombes

—  Tatiana Trouvé
née en 1968, vit et travaille à Paris

—  Mark Wallinger
né en 1959, vit et travaille à Londres

Oeuvres

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