Christian Favier, Président du Conseil général du Val-de-Marne
Nuit Blanche et plein jour sur Paris Métropole…
En confiant pour la deuxième fois la direction artistique de Nuit Blanche à Alexia Fabre, conservateur en chef du MAC VAL, et à Frank Lamy, son collaborateur chargé des expositions temporaires, Bertrand Delanoë, maire de Paris, et Christophe Girard, son adjoint délégué à la culture, honorent de nouveau notre département et je leur sais gré de ce choix.
J’y suis d’autant plus sensible que de surcroît il coïncide avec le 10e anniversaire de cette manifestation, dont le succès grandissant lui vaut une renommée internationale.
Dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint pour nos collectivités territoriales, du fait des réformes entreprises par l’État, je me réjouis que cette collaboration traduise notre attachement commun à une authentique volonté de démocratisation culturelle.
Aux confins d’une politique de valorisation du patrimoine et de promotion de la création, Nuit Blanche constitue à mes yeux un moment privilégié de rencontres entre artistes venus des quatre coins du monde et publics de toutes origines, toujours avides de découvrir ce temps fort d’audace et de créativité, ouvert aussi bien à de jeunes talents qu’à de grands noms de l’art contemporain.
Poétique, ludique, insolite, alliant quête de sens et émotion, tantôt réflexif, tantôt décalé ou faisant écho aux lieux fonctionnels ou de mémoire qu’il habitera, intimiste ou spectaculaire, le programme de cette édition ne manquera pas de nous surprendre.
Nul doute que nourrissant à souhait notre imaginaire et notre esprit critique, il saura susciter maintes réactions, de celles qui font de ce parcours si singulier et attractif qu’est Nuit Blanche un espace de liberté et d’échanges tellement apprécié.
Au travers du travail exigeant et de la passion d’Alexia Fabre et de Frank Lamy, le Conseil général a donc une fois de plus tenu à s’investir pleinement dans ce rendez-vous devenu incontournable.
Il a également souhaité innover en prenant l’initiative de lancer un appel à projets en Val-de-Marne.
Il en résulte sept réalisations soutenues par notre département et qui participeront du nécessaire maillage culturel de la banlieue, notion qui me tient à cœur et que je sais partagée par Bertrand Delanoë et Christophe Girard, attachés comme je le suis à l’identité culturelle de Paris Métropole.
Enfin, je veux saluer les partenaires de cette Nuit Blanche et souligner l’attention qui a été portée à l’information du public grâce au numérique, effort qui lui aussi coïncide avec la récente refonte du site internet du MAC VAL.
Et puisque « Le Temps » sera l’un des fils conducteurs de cette édition, je souhaite à chacune et à chacun d’entre vous de conserver le plus durablement possible l’empreinte de cette nuit d’art et de fête.
Alexia Fabre et Frank Lamy, Directeurs artistiques de "Nuit Blanche 2011"
Le 1er octobre 2011, Nuit Blanche prend ses quartiers dans un Paris poétique et artistique.
Investissant des lieux divers, chaque nouvelle situation, insolite et décalée, promet une rencontre intrigante avec les œuvres, des expériences communes et partagées, idées et convictions que nous défendons au MAC VAL depuis sa création.
La programmation artistique se déploie de l’intime au spectaculaire. Chaque projet de ce parcours nocturne s’élabore dans un dialogue fort et signifiant avec les particularités des lieux qui les accueillent. Une trentaine d’artistes venus du monde entier (du Québec à l’Allemagne, de la Finlande au Japon, de Buenos Aires à Paris) est réunie.
Cette édition 2011 se déploie dans son cœur historique, dans et autour de l’Hôtel de Ville, où les lieux associés sont chaque année plus nombreux.
L’autre cœur de cette nuit se situe au nord-ouest de Paris dans des quartiers aux histoires, et architectures multiples et qui, reliés dans ce parcours artistique, construisent une grande promenade nocturne et piétonne.
Des Batignolles à Anvers, de Montmartre à la Nouvelle Athènes en passant par Pigalle, ce sont aussi des situations spatiales singulières qui définissent des projets artistiques intimes, déployés dans l’espace, collaboratifs parfois. Cette édition est sous-tendue par plusieurs fils rouges.
Si les relations individu/collectif constituent un axe de réflexion, le Temps (la durée, l’éphémère, l’immédiat et le lointain) devient lui aussi matière, sujet des œuvres, il devient traces et fait mémoire comme Nuit Blanche fabrique, au-delà de sa durée, des souvenirs. L’enfance, la musique, l’espace sont souvent des révélateurs pour conjurer le Temps, le ralentir, le retenir ou le suspendre, en déjouer les effets et le défier.
Si le Temps engendre souvent un vertige car il dépasse l’entendement humain, le réel reste cependant profondément présent dans les œuvres : même si la poésie, la métaphore sont ici convoqués, c’est bien ancrés dans le réel, social et politique, que les artistes situent leurs recherches. C’est donc dans cette expérience de l’éphémère et de la construction de l’image que les artistes nous entraînent, pour une nuit, à voir le monde autrement.