1953
Film 16 mm transféré
sur support numérique,
couleur, muet, 3’20".
Collection MAC/VAL,
musée d’art contemporain
du Val-de-Marne.
Photo © Jacques Faujour.
C’est en ingénieur et peintre de toiles abstraites,
fasciné par le mouvement des images, que l’Américain
Robert Breer expérimente, dès les années 195O,
différentes techniques d’animation.
Il expose cette nouvelle forme de cinéma issue
des avant-gardes historiques dans les galeries
(chez Denise René à Paris en 1955) et les musées.
Ses premiers films, les Form Phases, recourent
au collage et à la peinture sur des diapositives
de grand format qu’il projette sur un mur et filme
« image par image ». Dans Recreation, le montage
très rapide bouscule les notions d’illusion et
de continuité du cinéma traditionnel. L’artiste
choisit d’enchaîner des photogrammes, jouant avec
le rythme visuel et les contrastes entre photographie,
film en 16 mm, dessin, peinture.
Ces œuvres datent de l’époque où Robert Breer
vit à Paris et découvre le cinéma expérimental des
avant-gardes européennes. En particulier, l’humour
absurde de certains de ses films, comme Un Miracle,
en fait l’héritier des films d’animation Dada de
Man Ray et Marcel Duchamp.
Comme l’artiste canadien Norman McLaren (1914 – 1987),
qui intervient directement sur la pellicule
de ses films par grattage, Robert Breer bouscule
les conventions de son temps. Sous l’oeil de ces
artistes visionnaires, le cinéma d’animation acquiert
une nouvelle dimension plastique et pénètre la sphère de l’art.